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DE GÉOLOGIE.


Les volcans d’air, les selces… soulèvent également des terrains à des hauteurs plus ou moins considérables…

Ce sont vraiment ces faits particuliers qui ont fait naître l’idée du soulèvement de la masse entière de toutes les montagnes… Mais c’est trop accorder aux analogies.

1°. Il n’y a aucun rapport de tous ces petits effets à la supposition que toutes les montagnes aient été soulevées par de semblables causes. Les feux souterrains et les selces ne paraissent pas capables de produire des effets aussi considérables, et nous ne connaissons pas d’autres causes qui pussent occasionner de pareils soulèvemens.

2°. Si les feux souterrains avaient élevé les grandes chaînes des montagnes, on y en trouverait des vestiges. On aperçoit des laves, des scories, des pouzzolanes… dans tous les terrains qui ont été soulevés par ces feux, comme à Monte-Nuovo, à Délos, à Santorin…

Or, la plus grande partie des hautes montagnes, soit, primitives, soit secondaires… ne présentent rien de semblable. On ne trouve aucune trace volcanique dans les Alpes, dans les Pyrénées, dans l’Altaï. On n’y a jamais aperçu de produits volcaniques, ni rien qui indique qu’elles aient été soumises à l’action de feux souterrains. Toutes ces masses énormes sont évidemment composées de granits, de porphyres, de gneis, de schistes, de pierres magnésiennes, de pierres calcaires… et toutes ces substances ont été cristallisées dans les eaux.

3°. Si on supposait que les grandes masses eussent été ainsi soulevées par une cause quelconque, il devrait y avoir au-dessous d’elles des cavernes et des fentes proportionnées à leurs masses. Or, qu’est-ce qui soutiendrait au-dessus de ces cavernes le poids énorme de ces montagnes ?

Les Cordilières de l’Amérique méridionale ont plus de mille