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DE GÉOLOGIE.


Toutes les-eaux courantes se rendent dans le bassin des mers ou des grands lacs.

Il est cependant quelques eaux courantes, qui se perdent dans les terres, comme le Loiret dans l’Orléanais…

D’autres disparaissent pendant un certain espace, et reparaissent ensuite. Strabon dit que le fleuve Mysus, qui arrose la Myssie, s’engloutit, et reparaît, à une assez grande distance, sous le nom de Caïque.

Le fleuve Erasin, qui coule dans l’Arcadie, se perd sous terre, et reparaît dans le pays d’Argos.

Le Rhône s’engloutit sous le pont de Lucey, et reparaît bientôt.

La Meuse, aux-dessus de Neufchâteau ; se perd pendant une lieue et demie, et reparaît aussi volumineuse qu’auparavant.

Les physiciens ont fait beaucoup de travaux pour déterminer la quantité d’eau que tous les fleuves versent dans les mers, ou les lacs ; mais ils sont bien éloignés de la précision qu’on exige aujourd’hui.

Mariotte a calculé la quantité d’eau de la Seine qui passe au pont Royal, à Paris.

Son lit, dit-il, dans cet endroit, a quatre cents pieds de largeur. Sa profondeur ordinaire est de cinq pieds. Sa vîtesse moyenne, par minute, est de cent pieds : à la surface elle est de cent cinquante pieds ; mais elle n’est pas si considérable au-dessous de cette surface ; elle est encore plus rallentie vers son fond et vers ses bords, à cause des frottemens.

Multipliant 400 par 5 de profondeur, on à 2,000 pieds cubes, qui, multipliés par 100 de vîtesse ; donnent 200,000 pieds cubes qui passent par minute au pont Royal, et 12,000,000 par heure ; et en vingt-quatre heures 288,000,000 et en trois cent soixante-cinq jours, ou un an, 105,120,000,000 pieds