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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

31 mars. — Chez Mme Sand le soir. Convenus d’aller le lendemain au Luxembourg.

Depuis mon retour de la campagne, je ne travaille pas, excepté les deux premiers jours ; je suis pris d’une lassitude ou fièvre, vers deux heures.

1er avril. — A onze heures, avec Mme Sand et Chopin au Luxembourg. Nous avons vu ensemble la galerie, après avoir vu la coupole. Ils m’ont ramené, et je suis rentré chez moi vers trois heures. Revenu dîner avec eux. Le soir, elle allait chez Clésinger ; elle ma proposé d’y aller, mais j’étais très fatigué, et suis rentré.

2 avril. — Au Conservatoire le soir avec Mme de Forget. Symphonie de Mendelssolm qui m’a excessivement ennuyé, sauf un presto. — Un des beaux morceaux de Cherubini, de la Messe de Louis XVI. — Fini par une symphonie de Mozart, qui m’a ravi.

La fatigue et la chaleur étaient excessives ; et il est arrivé ce que je n’ai jamais éprouvé là, que non seulement ce dernier morceau m’a paru ravissant de tous points, mais il me semblait que ma fatigue fut suspendue en l’écoutant. Cette perfection, ce complet, ces nuances légères, tout cela doit bien dissiper les musiciens qui ont de l’âme et du goût.

Elle m’a ramené dans sa voiture.

3 avril. — Je suis sorti de bonne heure pour aller