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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

M. Van Isaker[1] venu me demander quels étaient ceux de mes tableaux à vendre : le Christ, l’Odalisque lui convenaient. Je lui ai montré les Femmes d’Alger et le Lion en train avec le Chasseur mort ; il me prend les premiers pour quinze cents francs ; l’autre pour huit cents francs.

Le prévenir quand j’aurai achevé.

Je voulais le soir retourner chez Mlle Mars et aller chez Asseline, mais j’ai préféré me reposer et me suis couché de bonne heure.

— Grenier me dit que le ton qui est violet dans la partie supérieure du tableau des Marocains endormis aurait fait également la lumière de la lampe, étant orangé. Je crois qu’il a raison, témoin le terrain dans l’Othello[2], qui était violâtre et que j’ai massé d’un ton orangé. L’observer dans le Valentin.

17 mars. — Travaillé à la Chambre. J’ai éprouvé combien ce lieu est malsain ; j’y suis trop resté.

Mlle Mars, en sortant. La pauvre femme est toujours dans le même état.

Malade ce soir et la journée suivante.

Grenier venu le matin ; il m’a donné des nouvelles du Salon.

Lacroix venu ensuite pour me donner l’adresse

  1. Amateur belge.
  2. Othello, toile de 0m,50 × 0m,60, qui parut au Salon de 1849. — Vente M. J…, 1852 : 510 francs ; 1858 : 730 francs. — Vente Arosa, 1858 : 1,300 francs. — Vente Marmontel, 1868 : 12,000 francs. (Voir Catalogue Robaut, no 1079.)