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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

obscurité ; le Christ en haut sur le damas rouge ; la grande grille qui entoure le maître-autel ; le derrière de l’autel avec petites fenêtres et entrée d’un souterrain.

Arcades sur les maisons. La femme couchée à la porte de l’église : bras bruns sur le noir de la mantille et le brun de la robe. Caractère singulier venant de ce qu’on ne voit presque pas de blanc portant autour de la tête.

Promenade le soir ; terrasse qui me rappelle mon enfance à Montpellier[1].

Bords du Guadalquivir.

Le capucin en chaire ; fenêtres couvertes avec de la toile et des draperies de couleur.

Vendredi 25 mai. — M. Baron est venu me prendre de bonne heure. Monté sur la tour la Giralda, point de marches. Ses environs ressemblent à ceux de Paris ; dîné avec MM. Startley et Muller, et avec eux en voiture voir la Cartuja. Beau Zurbaran dans la sacristie, beaux tombeaux, arcanum derrière l’autel, cimetière, orangers. — Cour moresque, tableaux sur les murs et faïences avec bancs de faïence.

À midi, dessiné la signora Dolorès. — Avant aux

  1. Delacroix fait ici allusion à sa toute première jeunesse, avant le commencement de ses études au lycée Louis-le-Grand : c’est là un ordre de souvenirs qui ne revient pas fréquemment dans le journal. Il est rare qu’il se reporte à ses années de première jeunesse, surtout à ses années de collège qui conservent un si grand charme pour certains, mais qui semblent lui avoir été pénibles.