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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.

quelques croquis seulement, ou plutôt le mardi 13 ; j’ai dessiné et fait aujourd’hui la tête, la poitrine de la femme morte qui est sur le devant. À l’exception de la main et des cheveux, tout est fait.

— Ce soir présenté chez M. *** et demain dîner chez Mme Lelièvre. Je disais ce soir à Édouard que, au lieu de faire comme la plupart des gens qui ont fait leur progrès dans la guerre de la vie à l’aide de leur lecture, il m’arrive de ne lire que pour confirmer ceux que je fais à part moi, car depuis que j’ai quitté le collège je n’ai point lu ; aussi je suis émerveillé des bonnes choses que je trouve dans les livres ; je n’en suis aucunement blasé.

— Hier vendredi 23, en sortant de dîner chez Rouget[1], il m’a pris une paresse qui m’a conduit au cabinet littéraire, où j’ai parcouru la vie de Rossini ; je m’en suis saturé et j’ai eu tort. Mais au fait, ce Stendhal est un insolent, qui a raison avec trop de hauteur et qui parfois déraisonne.

Rossini est né en 1792, l’année où Mozart mourut.

Jeudi 22 janvier. Passé chez moi la soirée et une partie de la journée chez Soulier, où fait l’aquarelle du Turc par terre[1]. Il m’a envoyé à sa place dîner chez sa mère.

— Le mercredi 21, passé en partie aussi chez Sourlie et vu ma sœur.

  1. a et b Voir le Catalogue Robaut, no 54.