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veulent l’importer pour faire la richesse d’un pays tempéré, sans tenir compte de la nature du sol et de l’action du climat.

Et encore ceux-ci peuvent-ils quelquefois réussir, nous pourrions en citer des exemples, mais vouloir s’acharner à faire prospérer une chose quand l’expérience en démontre l’impossibilité, dépenser des sommes énormes pour qu’elle produise un résultat satisfaisant, c’est, ce nous semble, courir à la recherche de l’idéal, et sortir de l’ordre naturel des faits.

La nature, dans tout ce qu’elle produit, suit des lois invariables que nous devons essayer de saisir et de pénétrer. Lorsque nous avons déchiré le voile qui les couvre, quand nous les avons comprises, nous devons toujours les prendre pour guide et ne jamais nous en écarter surtout dans les modifications que nous voulons faire éprouver à la matière vivante ; de là dépend le progrès.

Et, nous le demandons à toutes les personnes expérimentées, est-ce par le manque de sang, ou par le manque de soins et de nourriture qu’une race dégénère ? Il ne faut pas avoir des notions bien étendues sur la science de l’élève pour se rattacher à la seconde opinion.

Lorsque dans un terrain siliceux avec un sous-sol de micaschiste qui ne produit presque rien, on élève une race de petits chevaux, que faut-il faire pour leur donner plus de taille, des formes plus régulières et les rendre aptes à être utilisés dans des services qu’ils sont incapables de remplir dans l’état actuel où ils se trouvent ? Les partisans des croisements anglais répondront bénévolement : employez le pur sang dans la reproduction ; et nous, qu’on nous accuse ou non de détracteur, nous dirons : voulez-vous avoir de bons chevaux, pro-