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pieds serrés, la poitrine étroite, le tempérament sanguin, une grande force de résistance et un caractère indocile qui le fait souvent devenir rétif et méchant.

La mère au contraire, donne à son produit la taille et tous les détails de l’appareil organique.

Dans les produits anglais nés d’un croisement la tête du père se reproduit ainsi que les extrémités des membres qui sont presque toujours défectueuses.

Ce sont là des considérations que l’on ne doit pas perdre de vue dans l’amélioration, si l’on s’en écarte, on s’expose comme nous le ferons voir à l’endroit du pur sang anglais, à éprouver de déplorables mécomptes. Il faut toujours suivre une marche progressive et ne pas vouloir faire disparaître à la fois trop de défauts ou communiquer un trop grand nombre de qualités. Celui-là qui veut tout transformer dans l’espace d’un jour, ne comprend rien à la production. Il est donc très-important d’apprécier dans toute leur valeur, les qualités, les défauts, les aptitudes, la conformation des individus que l’on accouple. Nous reviendrons plus loin sur ce sujet.

Enfin, si toutes les aptitudes, tendent à se transmettre par la génération, elles ne se conservent pas, si les conditions hygiéniques indispensables viennent à manquer ; on peut avec deux beaux parents avoir un beau poulain, mais autre chose est, d’avoir un bon cheval. C’est que les races possèdent une force qui les pousse constamment à revenir au type naturel (force d’atavisme) et si nous suspendons un moment l’action des agents artificiels que nous possédons, la génération est incapable de reproduire la race si elle possède des caractères artificiels.

La nature a sur la matière vivante de tels droits, qu’il faut à l’homme des efforts incessants pour les contre-