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Presqu’en même temps, au bas de la rue de la Monnaie, entre la Croix-de-la-Mission et le jardin de l’hôtel de Coniac, la pioche des terrassiers se heurtait contre la muraille d’enceinte du moyen-âge édifiée sur le mur gallo-romain lui-même. Les outils se brisaient sans pouvoir entamer cette masse compacte de granit, de schiste, de briques et de ciment, et il fallut l’attaquer au moyen de la mine. Nous avons recueilli dans cet endroit d’énormes blocs de granit taillés, quelques-uns moulurés, des briques plates, et des bases, chapiteaux et fûts de colonnes en granit. — La même tranchée a donné des anses et des goulots d’amphores ; de nombreux fragments de poteries grises ou noires ; quelques morceaux de poterie samienne, dont un avec des ornements en relief et un autre (un fond de vase) portant la signature Arrito

Sous le sol de la place Saint-Pierre, vis-à-vis la cathédrale, la tranchée des égouts a donné une assez grande quantité de fragments de verre irisé (pieds et goulots de vases) ; un petit buste de femme en terre cuite (représentant probablement une divinité ?) ; des anses, des goulots et autres fragments d’amphores et de poteries diverses ; enfin, la meule supérieure d’un petit moulin à bras en pierre.

Des fragments de poterie samienne ont été rencontrés, à diverses profondeurs, sur presque tout le parcours de la rue de la Monnaie.

En creusant le sol près de la porte Mordelaise, qui a conservé si longtemps encastrée sur une de ses faces la fameuse inscription gravée par l’Ordo Rhedonensis en l’honneur de l’empereur Gordien III[1], on mit au jour un très-beau fragment de terre cuite portant, modelée avec art, une élégante guirlande de roses[2].

  1. Catal., p. 494, no  3.
  2. Ibid., p. 164, no  740.