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Alors entendant ce langage,
55Et cuidant estre resveillé,
D’un cas fus fort esmerveillé:
Car yssir veis de la fonteine,
Qui est tant agreable et saine,
Sept ruisseaux que veu je n’avoye
60M’estant couché en celle voye,
Lesquelz m’avoyent si fort mouillé
Que j’en estoye tout souillé.
Là s’espandoit l’eaue à foison.
Adonc priay dame Raison,
65Qui estoit avec Congnoissance,
Me dire la signifiance
De la fonteine et des ruisseaux
Qui sont si plantureux et beaux
Et à qui estoit le pourpris,
70De tous costez bien entrepris
D’arbres et de fleurs odorantes
Arrouséez des eaux courantes,
En sorte que pareilz jamais
Ne me sembloit avoir veu. Mais
75Elle me dict tresdoulcement
Mon amy tu scauras comment
Va de ce que as si grand desir:
Escoute moy tout à loisir.
     En la Fontaine ha une chose,
80Qui est moult noblement enclose.
Celuy qui bien la congnoistroit,
Sur toutes autres laymeroit.
Qui la vouldroit chercher et querre,