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CHAPITRE III.

Que l’athéisme a passé de la société politique et civile dans la société domestique.


Quelques personnes, dont nous voudrions partager les espérances, ont cru remarquer que l’Europe, après tant d’égarements, de malheurs et de crimes, tendoit à se rapprocher de la religion. Ce retour, s’il étoit réel, s’il étoit général, sauveroit sans doute, en la régénérant, notre vieille société, qui tombe de toutes parts en dissolution ; mais, en se flattant que les doctrines vitales font chaque jour de nouveaux progrès, que le christianisme reprend sur les peuples l’ascendant qu’il avoit perdu, n’est-on pas rassuré plutôt par des désirs que par des faits ? Il y a aujourd’hui dans les gens de bien une disposition singulière à la confiance, et comme une volonté fixe d’espérer sur de vagues motifs et de trompeuses apparences. Ils comptent sur le