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Dames ; le général Mangin, son coadjuteur du 16 avril, Mangin que les soldats ne connaissent que sous le nom de Mangin-le-Boucher, Mangin qui possède ce privilège particulier, personnel, d’avoir, lui, dès avant la guerre, fait ses preuves d’incapacité. On oublie vite en France ! On a déjà oublié l’affaire du Tadla, en 1913, à propos de laquelle Jaurès interpella. Mangin fut alors renvoyé du Maroc par le général Lyautey qui déclara qu’il ne voulait pas conserver un fou sous ses ordres. En violation des ordres de son chef, il était allé dans l’Atlas et avait réussi cet exploit, unique dans les annales du Maroc, de laisser ses canons entre les mains des Arabes qui n’en avaient pas ! (Exclamations.)

Tous ces gens se retrouvent au Conseil supérieur de la guerre, comme s’il ne s’était rien passé. Le général de Castelnau n’y figure pas parce que le Bloc national l’a casé à la Chambre. On l’y verrait sans cela. Mais l’homme au décimètre, le vaincu de Morhange, sera maréchal avant peu, tout comme Joffre.

Et le chef d’Etat-major général de l’armée française est le général Buat, dont je vous ai cité le nom comme celui de l’auteur d’une brochure intitulée La Concentration allemande, dans laquelle il avait démontré, en 1913, que si les Allemands passaient par la Belgique, c’était pour eux la meilleure certitude de la défaite complète et pour nous la meilleure chance de vaincre.

Si vous ne voulez pas qu’un de ces jours, après l’adoption des beaux plans de loi militaire de M. André Lefèvre, les jeunes gens soient obligés de faire trois années de service ou davantage, si vous ne voulez pas qu’ils soient obligés de faire ce que nous avons fait et de « remettre ça », comme on dit en