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A aucun moment, l’Etat-major, par la parole de son chef, n’a accepté le désarmement de l’Allemagne. Il sait trop bien que si l’on désarme d’un côté, il faudra fatalement désarmer aussi de l’autre. Comme l’a dit le député Jean Bon, il tient à « se conserver un adversaire pour pouvoir mieux le combattre ! »

Aujourd’hui, les auteurs du mauvais armistice et du mauvais traité essayent de se rejeter la responsabilité les uns sur les autres. Vous vous souvenez des articles parus, au mois de novembre dernier. Dans le Matin, le maréchal Foch a déclaré que M. Clemenceau — qui se trouvait opportunément dans les Indes — était le seul coupable. M. André Tardieu, en l’absence de M. Clemenceau, a répondu, dans le Petit Parisien, le lendemain, que c’était le maréchal Foch qui avait fait le mal.

Ils n’arriveront à tromper personne. Ils peuvent être bien certains que le peuple de France les renverra dos à dos, sinon devant le Conseil de guerre où ils ne comparaîtront peut-être pas de leur vivant, en tous cas devant le tribunal de l’Histoire, quand toutes les responsabilités seront établies.


Rien n’a changé


Si dès aujourd’hui nous voulons tirer une conclusion de tout ce que je vous ai dit, je la tirerais volontiers pour ma part du premier Comité secret du mois de juin 1916 et je la prendrais dans la bouche d’un député qu’animaient alors les sentiments dont tous étaient remplis pendant la bataille de Verdun. Il s’est depuis considérablement refroidi, pour devenir le ministre Maginot. Mais il s’écriait à ce moment :