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jamais ! Il m’en est trop passé par les mains pour n’être pas fixé et j’en ai trop écrit moi-même. Lorsque Pétain vint, une sincérité relative commença à régner. Néanmoins sa présence n’a pu arrêter le travail des bureaux et le jeu de l’antique solidarité guerrière. Il eût fallu changer l’esprit des brevetés, mais de cela nul n’était capable. »

Et il donne cet exemple typique :

« Un soir, au G. Q. G. de Chantilly, on me fit voir le fameux ordre de la Marne qui prescrivait de faire face au nord, écrit tout entier de la main du colonel Gamelin et signé Joffre. Magnifique pièce historique, sur papier rouge ! Enfin, j’allais savoir qui pouvait revendiquer l’honneur et la gloire d’avoir dit : on s’arrêtera là ! On sera victorieux à tel endroit ! Déception cruelle ! Le fameux ordre portait trois dates différentes surchargées. Ce n’est pas par lui que nous connaîtrons la vérité. »

Si vous voulez être édifié non pas sur tous les faits de la guerre, mais sur les questions que nous avons examinées jusqu’ici dans leur développement, il vous faut lire d’abord le texte ides deux Comités secrets qui a été publié au Journal Officiel des 24, 25, 26, 27, 29, 30 octobre 1919 et des 10, 11, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20 novembre 1920. Il vous faut lire ensuite le rapport que M. Dalbiez a publié en octobre 1919 sur les travaux de la Commission de l’armée au cours de la guerre. Il vous faut lire encore le livre d’Abel Ferry : La Guerre vue d’en haut et d’en bas. Vous comprendrez alors la cause de l’échec de nos offensives.

Pour ce qui est de l’organisation du front, vous y verrez qu’elle a constamment été réclamée, en vain, aux militaires, et je vous engage à lire particulière-