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Sambre, en dehors des trois divisions de cavalerie déjà repérées, qu’une faible infanterie. Dans ces conditions, il parut indiqué de saisir le moment favorable et de traverser la coupure particulièrement difficile de la Sambre avec l’aile gauche, avant l’arrivée d’importants renforts ennemis. »

C’est la preuve que si l’armée Lanrezac avait été remontée à temps entre Sambre et Meuse, le désastre de Charleroi ne se serait pas produit, du moins dans les mêmes conditions.

Il se produisit par la faute de l’Etat-major et, le 23 août, les Allemands, envahissant la France, descendirent sur Paris.

Il s’était écoulé, à ce moment, près d’un mois depuis la déclaration de guerre. La main-d’œuvre militaire et civile ne manquait pas. On avait eu tout le temps de fortifier l’arrière, en particulier la falaise de Champagne, le Chemin des Dames. Rien n’avait été fait. Cela ne faisait pas partie du Credo, des principes essentiels.

Dix départements français furent occupés et le restèrent pendant quatre ans. L’Etat-major n’avait su défendre ni les frontières, ni le territoire. Le fameux plan 17 avait livré le pays !

Voulez-vous une conclusion à tout ceci ? En voici une. Je vous l’offre, je ne vous conseille pas de l’adopter :

« Que dire des bureaux militaires qui avaient réglé, heure par heure, les points les plus importants comme les plus minutieux de cet immense drame soudain, qui avaient tout prévu et qui, après un silence de quarante-quatre ans, traversé de si terribles alertes, reprenaient la parole pour dire simplement : « Tout est