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En 1911, le général Bonnal, directeur de l’Ecole de Guerre, le niait dans ses Questions d’actualité. Le général Maitrot, dont il a été bien souvent question dans la discussion de la loi de trois ans, le niait également dans ses ouvrages. Le lieutenant-colonel Buat, aujourd’hui chef d’état-major de l’armée française, dans une brochure officielle qui s’appelle La Concentration allemande, déclarait en 1913 que les Allemands en aucun cas ne passeraient sur la rive gauche.

Le colonel Boucher, en retraite avant la guerre, devenu général pendant, écrivait ces paroles inouïes :

« La violation de la neutralité belge par l’Allemagne ne peut que donner lieu à la destruction complète de son armée. Le général Bernhardi, s’il est un brillant général de cavalerie, est un bien médiocre stratège. Si nous étions à la place de ses compatriotes, nous l’inviterions fortement à retourner sur les bancs de l’Ecole de Guerre pour revoir son Clausewitz… Quant à nous, nous ne pouvons, avec nos amis belges, que désirer ardemment l’adoption de ses idées par le grand Etat-major allemand. Jamais la victoire ne nous aura été aussi facile. » (Exclamations.)

J’ai eu le plaisir de rencontrer il y a quinze mois le général Boucher, qui habite Boulogne et qui était la tête de liste du « Bloc » aux élections municipales. Nous avons eu la joie de battre sa liste et la joie non moins grande de voir le général Boucher arriver le dernier de sa liste battue. Cette petite citation, produite dans nos réunions publiques, n’a pas été indifférente à son échec. Ceci pour vous indiquer en passant qu’il est utile d’étudier les questions militaires et que cela peut avoir une portée pratique dans bien des cas. (Rires.)