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tous les artilleurs le savent, le 75 peut tirer 15 coups à la minute.

Nous possédions en 1914 2.500 mitrailleuses, les Allemands 50.000. Nous avions 138 avions et les Allemands 1.500.

Ces chiffres, joints à la disproportion des effectifs que je vous indiquais tout à l’heure, suffisent pour se rendre compte, tout bourrage de crâne mis à part, des raisons de nos échecs du début.


Pourquoi nous fûmes battus à Charleroi


Voyons maintenant rapidement quel était le plan de mobilisation préparé et mis en œuvre par l’Etat-major.

En 1910, à l’époque du général Michel, le plan de mobilisation portait le numéro 16. Celui qu’ont rédigé le général Joffre et ses hommes — je ne veux pas dire que Joffre ait rédigé quoi que ce soit, mais Joffre c’est la « raison sociale » (rires) — ce nouveau plan portait le numéro 17. Tous les plans, jusqu’au seizième, avaient prévu uniquement la défense de la frontière de l’Est. Le plan 16 avait déjà remonté légèrement l’emplacement des troupes sur la frontière et l’avait porté exactement jusqu’à la frontière belge.

Le plan 17 le reportait un peu plus haut. Il prévoyait l’emplacement des troupes ainsi qu’il s’est réalisé en 1914, jusqu’à Mézières, mais pas plus haut. L’Etat-major essaye aujourd’hui de faire croire qu’il a prévu l’invasion de la Belgique. En réalité, il avait admis que l’Allemagne écornerait peut-être la Belgique et passerait par la rive droite de la Meuse. Mais il avait toujours nié que l’invasion allemande