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Séré de Rivières, s’était surtout préoccupé de constituer un certain nombre de forteresses pour protéger les points naturellement faibles ; trouée de Belfort, trouée de Charmes, trouée de Stenay, trouée de l’Oise, par lesquels on peut gagner les vallées de la Seine, de la Marne ou de l’Oise qui toutes trois convergent vers Paris. Séré de Rivières avait essayé ou bien de boucher ces routes d’invasion, ou bien, tout au moins, de les endiguer par la création d’un certain nombre de musoirs entre lesquels il entendait canaliser les armées ennemies. La trouée de Belfort, plus étroite, avait été fermée complètement par les défenses de la ville elle-même, par la fortification des places de Besançon et de Langres. La trouée de Charmes avait été limitée par les camps retranchés de Toul et d’Epinal, la trouée de Stenay par ceux de Verdun et Mézières ; celle de l’Oise était protégée par les forts de Givet, d’Hirson, des Ayvelles et la place de Maubeuge. Plus au nord, Séré de Rivières comptait surtout sur les défenses naturelles des forêts de Mormal et de Raismes et sur les inondations faciles à tendre de la Rhonelle et de l’Escaut. Les forts du Quesnoy, de Curgies sur la première de ces rivières, de Condé, de Flines et de Maulde sur la seconde garantissaient les écluses. La place de Lille et les écluses maritimes complétaient le système.

A l’intérieur de cette première ligne de défense, une seconde s’indiquait tout naturellement sur les hauteurs qui, à une distance de 80 à 100 kilomètres de Paris, forment autour de la capitale un rempart qui commence sur l’Oise, vers La Fère, pour finir sur la Marne, à Epernay. Séré de Rivières comptait établir une série de camps fortifiés à La Fère, à Laon, à Reims, à Epernay, sur la falaise de Champagne, le