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DIXME ROYALE


Ajoûtons à ce que deſſus, que la Dixme Royale jointe aux deux autres fonds que nous prétendons luy aſſocier, sera le plus aſſuré, comme le plus abondant moyen qu’on puiſſe imaginer pour l’acquit des dettes de la Couronne.

L’établiſſement de la Dixme Royale aſſureroit les revenus du Roy ſur les biens certains & réels qui ne pourront jamais luy manquer. Ce ſeroit une rente fonciere ſuffiſante ſur tous les biens du Royaume, la plus belle, la plus noble, & la plus aſſurée qui fût jamais.

Comme il n’y a rien de plus vray que tous ces Attributs de la Dixme Royale, ni rien plus certain que tous les défauts qui ſont imputez aux autres Syſtêmes ; je ne voy point de raiſon qui puiſſe détourner Sa Majeſté d’employer celuy-cy par préference à tous autres, puis qu’il les ſurpaſſe infiniment par ſon abondance, par ſa ſimplicité, par la justeſſe de ſa proportion, & par ſon incorruptibilité.

Je ne dis rien des deux autres fonds, dont l’un eſt le Sel, & l’autre le Revenu fixe, compoſé du Domaine, des Parties Caſuelles, &c. parce que je ſuis perſuadé qu’on entrera facilement dans les expediens que je propoſeray à l’égard du premier ; & que l’autre comprend des Revenus, dont l’établiſſement eſt déja fait & légitimé, à trés-peu de choſe prés.

A l’égard des difficultez qui pourroient s’oppoſer à l’établiſſement de cette Dixme, elles ſeroient