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PENSÉES.

qui, par là, devient pour lui une source inépuisable de sensations dont il est toujours avide.


V.


Il n’est pas donné à l’homme d’avoir une idée juste des sentiments qu’il n’a pas éprouvés, des choses qu’il n’a pas vues, des situations dans lesquelles il ne s’est pas trouvé : c’est pourquoi les souverains commettent tant d’erreurs, même dans l’application de leurs plus droites intentions, et pourquoi, quelque éclairés qu’ils puissent être, ils ont souvent moins de lumières sur la véritable situation des peuples que le moindre de leurs sujets.


VI.


Quand on considère à quel point l’éducation que reçoivent les souverains, leur position élevée, les flatteurs qui les entourent, l’ignorance absolue dans laquelle ils sont de la position réelle des autres hommes,