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PENSÉES.


CII.


La nature ne rétrograde en rien, parce que ses moindres opérations sont des développements. L’homme, comme tout ce qui existe, est soumis à cette loi, et dans chacune de ses facultés. Au moral comme au physique, dans ses actions comme dans ses sentiments, ses pensées, ses expressions même, il lui est impossible de revenir sur ses pas ; de nouvelles combinaisons peuvent le conduire a de nouveaux résultats, mais il ne rentre jamais dans la ligne dont il s’est réellement écarté : c’est pourquoi tout ce qui l’en fait sortir peut avoir de si fâcheuses conséquences.


CIII.


La vie est si courte, les facultés de l’homme sont si bornées, quelque admirables qu’il les suppose, et il en est si peu maître, que, quand il a commencé sa carrière dans un sens, et que le hasard fait qu’il la continue