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VINGT-QUATRE HEURES

heureuse ! aujourd’hui dans un état si violent ; obligée d’avoir recours à un étranger, à un homme épris de moi, pour m’assurer de votre amour !… Par quelle suite d’affreux enchantements me trouvé-je dans cette situation que je comprends à peine.

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Il est donc entré comme je vous écrivais encore ; il était à mes genoux avant que j’eusse eu même la pensée de l’en empêcher. Je me rappelai tout à coup sa lettre du matin (qui le croirait ? je l’avais oubliée). Aussi troublée que lui, je le forçai de se lever et de s’asseoir, et je voulus commencer ma pénible confidence. Je me souviens que j’hésitais, que je balbutiais, que je ne savais de quels termes me servir ; mais je n’eus pas besoin de m’expliquer longtemps, il me comprit dès les premiers mots. Je le vis pâlir ; il se leva, et, cachant sa figure avec ses mains, il sortit précipitamment, me laissant dans une confusion qui devint bientôt un véritable désespoir. Abandonnée par celui en qui j’avais mis toutes mes espérances, par le seul être à qui je pusse parler de vous, mon