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CORINNE OU L’ITALIE.


LIVRE XIII.

LE VÉSUVE ET LA CAMPAGNE DE
NAPLES.

CHAPITRE PREMIER.


LORD Nelvil resta long-temps anéanti après le récit cruel qui avait ébranlé toute son ame. Corinne essaya doucement de le rappeler à lui-même : la rivière de feu qui tombait du Vésuve, rendue visible enfin par la nuit, frappa vivement l’imagination troublée d’Oswald. Corinne profita de cette impression pour l’arracher aux souvenirs qui l’agitaient, et se hâta de l’entraîner avec elle sur le rivage de cendres de la lave enflammée.

Le terrain qu’ils traversèrent, avant d’y arriver, fuyait sous leurs pas, et semblait les repousser loin d’un séjour ennemi de tout ce qui a vie : la nature n’est plus dans ces lieux en relation avec l’homme. Il ne peut plus s’en