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CORINNE OU L’ITALIE.


CHAPITRE II.


EN arrivant à Florence, lord Nelvil écrivit au prince Castel-Forte, et peu d’instans après le prince se rendit chez lui. Oswald fut si ému en le voyant, qu’il fut long-temps sans pouvoir lui parler ; enfin il lui demanda des nouvelles de Corinne. — Je n’ai rien que de triste à vous dire sur elle, répondit le prince Castel-Forte : sa santé est très-mauvaise et s’affaiblit tous les jours. Elle ne voit personne que moi, l’occupation lui est souvent très-difficile ; cependant je la croyais un peu plus calme lorsque nous avons appris votre arrivée en Italie. Je ne puis vous cacher qu’à cette nouvelle son émotion a été si vive, que la fièvre qui l’avait quittée l’a reprise. Elle ne m’a point dit quelle était son intention relativement à vous, car j’évite avec grand soin de lui prononcer votre nom. — Ayez la bonté, mon prince, reprit Oswald, de lui faire voir la lettre que vous avez reçue de moi, il y a près de cinq ans : elle contient tous les détails des cir-