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CORINNE OU L’ITALIE.


CHAPITRE VII.


LA santé de lord Nelvil se remettait par le climat d’Italie, mais une inquiétude cruelle l’agitait sans cesse : il demandait partout des nouvelles de Corinne, et on lui répondait partout, comme à Turin, qu’on la croyait à Florence, mais qu’on ne savait rien d’elle, depuis qu’elle ne voyait personne et n’écrivait plus. Oh ! ce n’était pas ainsi que le nom de Corinne s’annonçait autrefois ; et celui qui avait détruit son bonheur et son éclat pouvait-il se le pardonner ?

En approchant de Bologne, on est frappé de loin par deux tours très-élevées, dont l’une surtout est penchée d’une manière qui effraie la vue. C’est en vain que l’on sait qu’elle est ainsi bâtie, et que c’est ainsi qu’elle a vu passer les siècles, cet aspect importune l’imagination. Bologne est une des villes où l’on trouve un plus grand nombre d’hommes instruits dans tous les genres ; mais le peuple y produit une impression