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CORINNE OU L’ITALIE.


CHAPITRE IV.


OSWALD, pendant les premiers jours de son voyage, fut prêt vingt fois à retourner pour rejoindre Corinne ; mais les motifs qui l’entraînaient triomphèrent de ce désir. C’est un pas solennel de fait dans l’amour que de l’avoir vaincu une fois : le prestige de sa toute-puissance est fini. En approchant de l’Angleterre, tous les souvenirs de la patrie rentrèrent dans l’ame d’Oswald ; l’année qu’il venait de passer en Italie n’était en relation avec aucune autre époque de sa vie. C’était comme une apparition brillante qui avait frappé son imagination, mais n’avait pu changer entièrement les opinions ni les goûts dont son existence s’était composée jusqu’alors. Il se retrouvait lui-même ; et, bien que le regret d’être séparé de Corinne l’empêchât d’éprouver aucune impression de bonheur, il reprenait pourtant une sorte de fixité dans les idées, que le vague enivrant des beaux-arts et de l’Italie