CORINNE revint à elle, et la vue d’Oswald,
qui avait dans son regard la plus touchante
expression d’intérêt et d’inquiétude, lui rendit
un peu de calme. Les Napolitains remarquaient
avec étonnement la teinte sombre de la poésie
de Corinne, ils admiraient l’harmonieuse beauté
de ses vers ; mais ils auraient souhaité que ces vers
fussent inspirés par une disposition moins triste :
car ils ne considéraient les beaux-arts, et parmi
les beaux-arts la poésie, que comme une manière
de se distraire des peines de la vie, et non
de creuser plus avant dans ses terribles secrets.
Mais les Anglais qui avaient entendu Corinne
étaient pénétrés d’admiration pour elle.
Ils étaient ravis de voir ainsi les sentimens mélancoliques exprimés avec l’imagination italienne. Cette belle Corinne dont les traits animés et le regard plein de vie étaient destinés à peindre le bonheur, cette fille du soleil, atteinte par des peines secrètes, ressemblait à ces fleurs