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CONSIDÉRATIONS

politique du jour est calculée. Ce mépris, artistement répandu, comme l’incrédulité religieuse, pourroit attaquer les bases de la plus belle des croyances, dans le pays même où son temple est consacré.

La réforme parlementaire, l’émancipation des catholiques, la situation de l’Irlande, toutes les diverses questions qu’on peut agiter encore dans le parlement anglois, seront résolues d’après l’intérêt national, et ne menacent l’état d’aucun péril. La réforme parlementaire peut s’opérer graduellement, en accordant chaque année quelques députés de plus aux villes nouvellement populeuses, en supprimant avec indemnité les droits de quelques bourgs qui n’ont presque plus d’électeurs. Mais la propriété a un tel empire en Angleterre, qu’on ne choisiroit jamais des représentans du peuple amis du désordre, quand la réforme parlementaire seroit opérée tout entière en un seul jour. Peut-être même les hommes de talent sans fortune y perdraient-ils la possibilité d’être nommés, puisque les grands propriétaires des deux partis n’auroient plus de places à donner à ceux qui n’ont pas les moyens de fortune nécessaires pour se faire élire dans les comtés et dans les villes. L’é-