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LES BRIGANDS ET D. CARLOS DE SCHILLER

CHAPITRE XVII.

Les Brigands et Don Carlos de Schiller.


Schiller, dans sa première jeunesse, avoit une verve de talent, une sorte d’ivresse de pensée qui le dirigeoit mal. La Conjuration de Fiesque, L’Intrigue et l’Amour, enfin Les Brigands, qu’on a joués sur le théâtre français, sont des ouvrages que les principes de l’art, comme ceux de la morale, peuvent réprouver ; mais depuis l’âge de vingt-cinq ans, les écrits de Schiller furent tous purs et sévères. L’éducation de la vie déprave les hommes légers et perfectionne ceux qui réfléchissent.

Les Brigands ont été traduits en français, mais singulièrement altérés ; d’abord on n’a pas tiré parti de l’époque qui donne un intérêt historique à cette pièce. La scène se passe dans le quinzième siècle, au moment où l’on publia dans