cate, et que l’efficacité de leur concours aida puissamment à rendre plus faciles et plus fructueuses mes relations avec les sauvages.
J’ai fait plusieurs fois la remarque, dans d’autres lettres, que les Indiens qui habitent la vallée du Haut-Missouri sont, en général, plus cruels que ceux qui séjournent à l’ouest des montagnes Rocheuses. Cela provient probablement des guerres presque incessantes qu’allument entre eux l’amour du pillage et le désir de la vengeance. À l’époque de ma visite chez les Sioux, une troupe de ces barbares revenait d’une guerre contre les Mahas, avec trente-deux chevelures humaines arrachées à des vieillards sans défense, à des femmes et à des enfants dont les pères et les maris étaient partis pour la chasse. Ils attachent ces abominables trophées de leur honteuse victoire au bout de leurs lances ou au mors de leurs chevaux, lorsqu’ils font leur rentrée dans le village après le combat. À la vue de ces dépouilles, la tribu entière jette des cris de joie, et tous se font une fête d’assister aux cérémonies atroces de la Danse et du Festin de la chevelure, célébrées au milieu des vociférations les plus discordantes et des contorsions les plus horribles. Ils plantent, à cette occasion, un poteau vermillonné au milieu du camp ; les guerriers l’entourent et agitent dans leurs mains les chevelures qu’ils ont rapportées du champ de bataille ; chacun d’eux hurle sa chanson de guerre au son lugubre d’un tambour grossier ; puis, donnant