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Du Païs de Liége.
1282 Jean de Flandres 1292
1293 Hugues de Châlons 1300
1301 Adolfe de Valdeck 1302
1304 Thibaut de Bar 1312
1313 Adolfe de la Marck 1344
1345 Englebert de la Marck 1363
1364 Jean d’Arckel 1378
1379 Arnaut de Hornes 1389
1390 Jean de Baviére 1418
1419 Valenrode 1419
1420 Jean de Hinsberg 1456
1457 Loüis de Bourbon 1482
1484 Jean de Hornes 1505

De tout ce qui ſe paſſa ſous les regnes de ces trente-ſept Evêques, dont la durée fut de ſix Siécles moins douze ans, il n’y a que quelques faits, qui puiſſent entrer dans la compoſition de cet ouvrage.

Les habitans de la Ville de Liége, & ceux de tout le Païs Liégeois avoit vécu juſqu’à l’année mille cent vingt-quatre, ſous l’afreuſe & déteſtable ſervitude de Mainmorte. Albéron I. abolit en cette année, dans toute l’étenduë de ſa principauté, ce droit barbare, dont le mot ſeul, à plus forte raiſon les éfets, déshonoroient le nom Chrétien, & le déshonorent encore dans les lieux, où il s’est conſervé à la honte de la Religion.

Ce ne fut point aſſés pour les habitans de la Ville de Liége d’être ſortis de l’eſclavage. À peine ils commencérent à joüir de la liberté, que la douceur de ces fruits leur inſpira le déſir de ſe ſoustraire à l’autorité de leur Souverain, & même à celle des Loix. Ils ne ſongérent plus qu’à l’indépendance.

Des Priviléges qui y tendoient, leur furent acordés par un de leurs Princes, qui ſongeoit moins à étendre les droits de la Souveraineté, qu’à amaſſer de l’argent par la vente des choſes ſpirituelles & temporelles.[1]

  1. Albert de Cuick V. Gilles d’Orval, en ſa vie dans Chapeauville tom. 2. cap. 96. & les remarques de Chapeauville ſur ce Chap. Voici l’épitaphe que le Moine d’Orval aſſure lui avoir été faite par un Ecléſiaſtique, qui le connoiſſoit parfaitement.