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Les Délices

[1] La dépenſe de bâtir une Citadelle inutile, & l’entretien d’une nombreuſe garniſon compoſée d’Allemans étoient deux autres articles, qui ne tendoient pas moins

    « Mais à ceci et bien remédié, ſi requis par diverſes Ambaſſades des États du Païs, & prié plusieurs fois par nos Lettres, notre Évêque & Prince eut daigné plus ſouvent & plus long-tems nous démontrer ſa préſence, à laquelle, quoique pour le devoir de la charge Paſtorale il en fut tenu, néanmoins l’eſpace de 23. ans qu’il a obtenu l’Évêché, il ne ſe trouve avoir réſidé que six mois & dix-huit jours, voire aucunes fois a demeuré dix ans tout entiers ſans réſider ſeulement ſept jours, quoiqu’il ne fût empêché à raiſon de ſes autres Évêchés.

  1. « La premiére année de ſon regne [L’An 1513], Ferdinand aſſembla les États pour leur faire une propoſition pécuniaire, voulant à cet éfet aſſeoir un impôt de cinq ſols ſur chaque vitre, mais la propoſition fut rejétée, & ſuivie d’une émotion populaire, laquelle tomba bientôt avec la tête de quelques Bourgeois. » [Le P. Boüille tom. 3. p. 127.] Ce ſont les termes du P. Boüille.

    L’on aprend du même Auteur [Ibid. p. 306] que Ferdinand mourut en Veſtphalie le 13. Septembre 1650. que Maximilien Henri, qui avoit pris poſſeſſion de la Coadjutorie de Liége, le 11. Août précédent, étoit peu de jours après allé en Allemagne, d’où il ne retourna à Liége que le 9. Octobre.

    L’on aprend 2.o que le 15. de ce mois le Chapitre de ſaint Lambert fit un Service pour le repos de l’ame de Ferdinand, auquel Maximilien Henri aſſiſta, pendant lequel il fit afficher un Édit qui établiſſoit un impôt ſur toutes ſortes de grains ſans exception, & qu’incontinent apres le Service il partit pour Bonn, afin de ne point entendre les plaintes du Peuple, auxquelles il ne vouloit avoir aucun égard, parce qu’il avoit beſoin d’argent.

    3.o Qu’en 1651. il établit un impôt de deux ſols par vitre. (c’est par paneau de vitres)

    4.o Qu’en 1652. il ordonna que l’on continueroit de païer une Capitation, qui, en 1649. avoit été établie pour trois ans, qui étoient révolûs.

    5.o Qu’il obtint la même année au ſujet d’une Diéte de l’Empire un don gratuit de cent mil florins de Brabant.

    6.o Qu’en 1658. il en obtint un autre de cinquante mil florins de Brabant.

    7.o Qu’en 1661. il s’en fit acorder un autre de cent cinquante mil écus, ſous prétexte qu’il avoit emploïé une pareille ſomme à lever & équiper des Troupes, qu’il avoit envoïées à l’Empereur.

    8.o Qu’en 1663. il obtint vingt mil écus pour les fraiz de ſon voïage à une Diéte.

    9.o Qu’en 1664. il ſe fit donner ſoixante & dix-huit mil écus pour ſubvenir aux fraiz de la Guerre que l’Empereur avoit contre le Turc, & laquelle avoit été terminée par un traité de Paix, signé le 10. Août de la même année.

    10.o Que par un Traité du 22. Novembre 1683. l’État s’obligea à lui païer en trois termes la ſomme de cent mil écus.

    Pour ce qui est de la Réſidence, celle de Maximilien Henri étoit à peu près ſemblable à celle de Ferdinand. Si on le voïoit plus ſouvent à Liége, que ce dernier, c’est qu’il étoit convaincu que ſa préſence étoit un puiſſant mobile pour déterminer ſes Sujets à lui acorder les ſommes qu’il demandoit.