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cher… Vous allez en avoir tant et plus par Sagababa, tout à l’heure.

Mais Polyphème gourmandait en vain le gros Saindoux. Celui-ci continuait à se frotter les mains avec jubilation.

— Tueur, s’écria-t-il, Sagababa ne peut pas me procurer une chose précieuse que va me vendre ce brave homme.

— Et quoi donc ? demanda Polyphème étonné.

PHILÉAS, avec explosion. — De la graisse d’ours, mon ami ! De la pure graisse d’ours. Je n’ai pas eu la précaution de m’en faire garder, lorsque vous avez tué celui que je vous amenais, il y a une quinzaine de jours. Dieu sait quand nous en trouverons un autre ! Celui-là est sous ma main, je l’achète et j’en fourre le plus possible sur ma malheureuse tête. Il n’y a rien de bon comme la graisse d’ours, continua-t-il en s’échauffant pour répondre à un geste désapprobateur de Polyphème. Cela rend la force et la vie aux cheveux. Les miens ne sont décolorés que parce qu’ils manquent de vigueur. Vous verrez ! je ne vous dis que ça…

— Faites comme vous l’entendrez, répondit Polyphème. Rappelez-vous seulement de ne pas vous laisser empaumer par ce maître filou. Il a une physionomie d’un rusé !

PHILÉAS, d’un air capable. — Personne ne m’en remontrera, soyez donc tranquille ! vous allez voir comme je vais mener mon affaire.

Les jeunes gens retrouvèrent à la maison Sagababa avec le coiffeur et une grande caisse de marchandises de toutes espèces. Ils examinèrent tour à