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dans lequel se trouvait aussi Sagababa. Il s’informa d’eux à ses compagnons. Ceux-ci n’avaient pas plus remarqué que Polyphème la disparition de Philéas…

On s’arrêta, on appela, mais en vain. Personne ne répondit, l’on ne vit rien… En revanche quelques hurlements, rares d’abord, puis nombreux ensuite, montrèrent à tous qu’il leur fallait rebrousser chemin et battre en retraite au lieu d’attaquer. Bientôt le danger augmenta… Une bande de loups gagna de vitesse les traîneaux, et les chasseurs durent se défendre à coups de feu d’abord, puis à coups de crosse. Des hennissements partant non loin de là firent dresser l’oreille aux loups. Ils se précipitèrent en grand nombre vers l’endroit d’où venaient ces clameurs, et les combattants purent s’arrêter et venir à bout du reste de la bande.

Polyphème était dévoré d’inquiétude ! Il avait cru entendre, non seulement les hennissements qui avaient attiré les loups, mais des exclamations poussées par Philéas… Il en fit part à ses compagnons. Ceux-ci furent d’avis d’aller chercher du renfort avant de s’aventurer vers l’endroit indiqué par Polyphème. Le jeune homme dut se résigner à les accompagner et céder à leurs raisonnements.

— Si votre ami a pu trouver un abri sur un arbre, il ne court pas de danger immédiat, lui dirent-ils. Dans le cas contraire, il est déjà la proie des loups qui l’auront dévoré en même temps que les chevaux.

Pendant qu’ils s’éloignaient pour revenir en