Page:De Pisan - Œuvres poétiques, tome 1.djvu/97

Cette page n’a pas encore été corrigée


Ainsi, en pensée parfonde
Songe m’euvre de deuil la porte,
Si qu’il m’est vis qu’en plours ja fonde ;
Et a la fois grant Joye apporte.



XLVI



Mesprendroye vers amours
De faire nouvel ami,
Quant j’ay, sens avoir secours,
Attendu an et demi
Cellui que je tant amoye ?
Bien voy qu’il ne lui souvient
De moy, quant ne vient, n’envoye,
Ne nouvelles ne m’en vient.

Pour lui ay eu mains maulx jours,
Et se tel mal eust pour mi,
Plus tost venist que le cours ;
Car oncques puis ne dormi
Bien, qu’il parti, ne noz joye ;
Ne sçay quel cause le tient,
Mais n’en oz ne vent ne voye,
Ne nouvelles ne m’en vient.

Se ne vueil plus en telz plours
Vivre, J’ay assez gemi ;
Estre y pourroye tousjours,
Qu’il n’en donroit un fremi.
Ce n’est pas drois que je doie