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d’une vie pleine de candeur que tous les historiens se sont accordés à nous représenter comme le modèle de la douce et simple vertu.

Les pensées d’amour ne forment pas exclusivement les sujets de toutes les ballades de Christine de Pisan. On trouve parsemées çà et là les idées les plus diverses, et l’auteur sait varier avec un art accompli l’expression et le tour de ses poésies : ici le sentiment des tristesses produites par la maladie (Ball. XLIII), là l’éloge finement ironique d’un personnage contemporain (Ball. LVIII), puis une dissertation sur les qualités des bons chevaliers (Ball. LXIV), plus loin une pièce satirique contre les maris jaloux (Ball. LXXVIII). Mentionnons encore, en raison de leur mérite et de leur originalité, la louange d’un grand chevalier (Ball. XCII), les angoisses causées par la maladie du roi Charles VI (Ball. XCV), enfin l’aspiration à la félicité éternelle (Ball. XCIX), comme placée en opposition avec les sentiments les plus délicats d’amour et de bonheur que l’on puisse éprouver sur cette terre.


II. — VIRELAIS


Les virelais, au nombre de 16, n’ont pas le même mérite que les ballades. Il importe cependant de signaler le premier qui traduit heureusement les efforts