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Ne l’en osta, ne n’en sera garie,
Chose est certaine,
Ja ma douleur, fors par vous qui fontaine[1]
Estes, dont puet ma joye estre assouvie,
Car je vous ay retenue a ma vie.

Belle plaisant que mon cuer tant reclame,
Par vo pitié vous plaise que ravie[2]
Soit l’ardure du désir qui m’enflame.
N’est ce pas droit que me soit remerie
L’amour certaine
Dont je vous aim, trés doulce tresmontaine,
Puis que serés toujours de moy servie,
Car je vous ay retenue a ma vie.

Ma souveraine
Dame, amez moi, car je vous acerlaine
De n’en partir ja se je ne dévie,
Car je vous ay retenue a ma vie.



XL


Ne doubtez point du contraire,
Car dit vous en ay le voir,
Belle, commant sans relraire
Vous aim et sans decevoir
Vueillez ley appercevoir,
Et m’amez, ostez marture,
Car, sans reconfort avoir,
Je mourray se m’estes dure.

Voz beaux yeux viennent attraire

  1. XXXIX. — 14 A2 Jamais nul jour f.
  2. — 18 A2 q. tarie