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— Quant un amant plein de mençonge
Est et souvent parjur trouvé,
D’Amours doit estre reprouvé ;
Car amant ne doit a sa dame
Mentir ne pour loz ne pour blasme.[1]



29


Je vous vens le coulomb ramage.
— On scet assez bien vostre usage,
Assez sçavez du bas vouler
En faingnant plaindre et flajoler,
Et en mains lieux quérir santé,
Dient ceulz qui vous ont henté.



30


 
Je vous vens le songe amoureux.
Qui fait joyeux ou doulereux[2]
Estre cellui qui l’a songié.
— Ma dame, le songe que j’é
Fait a nuit, ferez estre voir,[3]
Se je puis vostre amour avoir.



31


 
Je vous vens l’aloe qui vole.
— Vostre gracieuse parole,[4]
Et vostre doulz et bel semblant,
Doulz ami, va mon cuer emblant.
Si ne vous puis plus escondire,
Car vostre suis sanz contredire.

  1. 28. — 6 A2 B M. ne p. mort ne p. b.
  2. 30. — 2 A1 douloureux
  3. — 5 A1 faites e. v.
  4. 31. — 2 A1 gracieux