Page:De Pisan - Œuvres poétiques, tome 1.djvu/241

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Se vous estes dame clamée
De vostre ami et bien amée,
Tenez vous y ; j’ay oui dire
Que qui plus change plus s’empire.[1]



15


Je vous vens la harpe et la lire.
— Vraie amour si m’a fait eslire
Vous seule pour dame et maistresse,
Belle, or me mettez en Padrece
De joye avoir, et a mon dit
Vous accordez sanz contredit.[2]



16


Je vous vens les gans de laine.
— Je seroie trop villaine
Se vostre amour reffusoie ;
Car volentiers si j’osoie
Seroit en vous m’amour fermée
Par si que de vous fusse amée,
Car vous estes digne d’avoir
D’Heleine le corps et l’avoir.[3]



17


Je vous vens la fleur de parvanche.
— N’aiez pas le cuer en la manche,
Amans de bonne volenté,
Hardiement joye et santé
Requérez, mais loiaulz soiez

  1. 14. — 10 B omet s’
  2. 15. — 6 B V. a. s. escondit
  3. 16. — 8 B De H.