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perbes miniatures[1]. Ce bel exemplaire est d’un grand prix en raison de son origine, de sa richesse et de la qualité de son texte, mais ce qui lui donne surtout une valeur exceptionnelle, c’est qu’il renferme un certain nombre de poésies qui n’existent pas dans les divers mss. des dépôts publics de notre pays ; il nous fournit le texte de cinq nouvelles ballades et de quatre rondeaux, plus une complainte amoureuse inconnue jusqu’ici ; il contient, en outre, un poème tout entier intitulé « Cent balades d’Amant et de Dame », véritable peinture des impressions délicates et variées de deux amoureux dont les sentiments sont tracés avec beaucoup de grâce et d’expression. Cette œuvre assez considérable a dû être composée uniquement pour la reine Isabelle de Bavière, ainsi que peuvent le laisser supposer quelques mots de la Dédicace et de la première ballade[2]. Ce recueil de ballades n’est mentionné dans aucune des publica-

  1. Voy. Bibliographer’s Decameron, par Rev. T. F. Dibdin, London, 1817, p. 134. — Schaw. Dresses and Decorations of the Middle Age, London, 1843 ; et The Illuminator’s Magazine, 1862, nos 8 et 9.
  2. Voy. vers 50 à 60 de la Dédicace à la reine Isabelle et le passage suivant des « Cent Balades d’amant et de dame » :
    Quoy que n’eusse corage ne pensée
    Quant a présent de dits amoureux faire,
    Car autre part adès suis a pensée,
    Par le command de personne, qui plaire
    Doit bien a tous, ay empris a parfaire
    D’un amoureux et sa dame ensement,
    Pour obeïr a autrui et complaire,
    Cent balades d’amoureux sentement.