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Pour quoy fait on tel nouvelle
Se souvent vais au moustier ?

Il n’est voye ne sentier
Ou je voise que pour elle ;
Folz est qui fol m’en appelle
Se souvent vais au moustier.



XLVII


Combien qu’adès ne vous voie,
Simple et coye
Ou est ma joye,
Quej’aim et serfs loiaument,
Ne pourroie nullement,[1]
Vivre se je vous perdoie.

Car sanz vous je ne pourroie
Ne saroie[2]
Ne vouldroie[3]
Vivre un jour tant seulement,
Combien qu’adès ne vous voie.
Et si sachiez toutevoie
Que j’emploie,
Ou que je soye,
En vous tout mon pensement ;
Car il n’est avancement
Qui me venist d’autre voie,
Combien qu’adès ne vous voie.

  1. XLVII. — 5 B Ne p. longuement
  2. — 8 Manque dans A1
  3. 9 Sic dans tous les mss., Corr. [Ne] ne v.