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V


Quelque chiere que je face
Et comment que souvent rie,
Si n’y a il plus manie,
Je croy, de moy en la place.

A tort seroie en ma grâce,
Car joye est en moy tarie,
Quelque chiere que je face.

Mais pas n’appert a ma face
La doulour qui me tarie,
Qui nulle heure n’est garie ;
Mais grief dueii ma joye efface,
Quelque chiere que je face.



VI


En} espérant de mieulx avoir,
Me fault le temps dissimuler,
Combien que voye reculer
Toutes choses a mon vouloir.[1]

Pour tant s’il me fault vestir noir
Et simplement moy affuler,[2]
En espérant de mieulx avoir,

Se Fortune me fait douloir,[3]

  1. V. — 4 B Je c. que m.
  2. — 6 A1 C. joy
  3. — 8 pas omis dans B1