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Mire plaisant, a vous qui joye arrenge,
Renge mon cuer qui fois vous ne désire.

Si me contraint a l’amour dont vous aim
L’aim de voz yeuiz ou grant doulçour s’amasse,[1]
Masse d’onneur ou j’ay tout mon reclaim,
Claim des vaillans dont nul temps ne me lasse.[2]
Lasse ! comment or a prime m’i prenge ?
Pren je en amer riens qui mon bien dessire,
Sire, en vo main qui des bons ne desrenge
Renge mon cuer qui fors vous ne désire.

Amis loyaulx, cil qui maint mcschief venge,[3]
Venge mon cuer du vostre en lieu eslire,
Lire a doulz son, afin que je le prenge,
Renge mon cuer qui fors vous ne désire.



BALADE A RESPONSES


Mon doulz ami. — Ma chiere dame.
— S’acoute a moy. — Trés volentiers,
— M’aimes tu bien ? — Ouïl, par m’ame.
— Si fais je toy. — C’est doulz mestiers.
— De quoy ? — D’amer. — Voire, sanz tiers.
— Deux cuers en un. — Sanz decepvoir
— Voire aux loiaulz. — Tu as dit voir.

Dame sanz per. — Amis sanz blasme.
— Quant vous verray ? — T’est il mestiers ?
— Oïl ; tost soit. — Je crain diffame.
— Qui le saroit ? — Les nouveliers.

  1. B. à rimes reprises. — 18 A1 B2 de vous y.
  2. — 20 B1 en nul t.
  3. — 25 à 28 omis dans A