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grand chemin. L’ivresse, la fatigue et la difficulté de se retirer, l’engagèrent à prendre là un peu de repos ; et il s’endormit profondément.

Une heure après, le charriot de l’hôpital de Toulouse vint à passer, chargé de corps morts, que l’on conduisait au cimetière. En approchant du musicien endormi, les chevaux s’arrêtèrent, et le cocher les fouetta vainement, sans pouvoir les faire avancer. Enfin, il se mit en colère, jura de tous ses poumons, et agita son fouet de toutes ses forces ; les chevaux se cabrèrent et le charriot versa. Cet incident força le conducteur à se calmer, et à laisser aux chevaux le temps de reprendre haleine, pendant qu’il ramasserait les corps morts.

Comme celui du musicien était nu, et qu’il y allait sans compter, il le prit avec les autres, et le jeta dans le char-