Page:De Meyer - Les Contes populaires de la Flandre, 1921.djvu/12

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
6
FFC 37
Maurits De Meyer.

L’intérêt pour les traditions populaires, éveillé par Wolf, resta vif et après Wodana, dont deux volumes seulement ont paru, d’autres revues flamandes : « Kunst en Lefterblad », Gand 1840 — 45, « De Eendragt », Gand 1846 — 75, « Vaderlandsch Muséum », Gand 1855 — 63, ouvraient à leur tour leurs colonnes à la publication des documents de la vie populaire. À côté de nombreux contes populaires, traduits de l’allemand ou du danois, on n’y trouve que peu de contes originaux flamands.

J. W. Wolf, dans l’entre-temps, était retourné en Allemagne et y avait fondé le Zeitschrift fur deutsche Mythologie und Sittenkunde, pour lequel il a eu la collaboration de ses amis de la Flandre. Il y a publié différents contes flamands.

Jusqu’ici l’étude du populaire s’était concentrée à Gand. Après le départ de Wolf, et surtout après sa mort en 1855, l’intérêt pour cette étude allait faiblissant, jusqu’à ce qu’une nouvelle génération, dans une autre région, dans la Flandre Occidentale, se remit avec une nouvelle ardeur à la recherche et à l’étude des « restes de notre vieux génie national ». Les « Oudc Kindervertelsels in den Brugschen Tongval » par Adolf Lootens, Bruxelles 1868, est le premier recueil de contes populaires flamands, édité en flamand. Un meilleur ouvrage n’a pas paru. Les nombreux recueils du même genre, publiés en Allemagne, avaient stimulé l’auteur, d’après ce qu’il déclare lui-même, à annoter et à éditer ce que se racontent les enfants dans sa propre contrée. Les contes sont écrits en dialecte de Bruges et l’auteur est consciencieusement resté fidèle à la tradition orale : « pas une parole n’y a été changée », dit-il.

Ce fut surtout la revue Rond den Heerd, Bruges 1866 — 90, qui devint le centre du nouveau groupe. Rond den Heerd fut une revue hebdomadaire populaire, « feuille de lecture et d’instruction pour tous gens ». On y