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MARIELLE.

Grand dieu !… (Haut à la fenêtre, riant forcément.) Oh ! les fameux soldats qui craignent un peu de pluie.. Je vas vous passer à boire par la fenêtre…

SAUVAGEOT.

Eh ! ben, c’est pas si bête cette idée-là !… Donne vîte !

MARlELLE.

Voilà ! voilà !… (Elle prend deux bouteilles sur la table et les passe par la fenêtre.) Là !… c’est du meilleur…

SAUVAGEOT.

Tenez, mes camarades… à la santé de la Nation !…

TOUS.

Vive la Nation !

SAUVAGEOT.

Merci, femme… Tiens, v’là les bouteilles.

MARIELLE, à la fenêtre, les reprenant.

Où allez-vous, maintenant ?

SAUVAGEOT.

Nous patrouillons… Faut pas que le grand manteau nous échappe… Je vas placer mes hommes en sentinelle.

MARIELLE.

Où ça ?

SAUVAGEOT.

Pierre Leroux, à la maison commune… Vigneron, à la fontaine et Martin, à l’arbre de la liberté.

MARIELLE, à Anatole.

Il oublie la rue basse.

SAUVAGEOT.

Au revoir, femme… sois tranquille… nous veillons pour ta patrie… En avant !… marche…

Reprise de la Marche.
––––––––––––Allons,
––––––––––––Marchons,
––––––––––De la prudence
––––––––––Avançons-tous  ;
––––––––––Du calme, du silence
––––––––––Et garde à nous !

(On les entend qui s’éloignent.)

MARIELLE, avec joie.

Vous êtes sauvé !.. partons !

ANATOLE.

Bonne sœur !…

Air : de la maison du Rempart
––––––Ah ! tu ranimes mon courage,
––––––Prends cet anneau… qu’il soit le gage
––––––Du souvenir reconnaissant
––––––Que mon cœur garde en te quittant.

(Il lui passe une bague au doigt).