Page:De Claustre - Dictionnaire portatif de mythologie - Tome 1.djvu/50

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
30
ADR ÆA AED ÆG AEG

qu’ils célèbroient tous les ans avec beaucoup de pompe : il avoit rendu leur ville fort illuſtre par les jeux pythiques qu’il y avoit établis. Sa mémoire fut auſſi beaucoup honorée par ceux de Mégare. V. Arion, Polynice, Tydée, Etéocle, Alcméon, Amphiaraüs.

ADRASTÉE, une des Méliſſes ou Nymphes qui nourrirent Jupiter dans l’antre de Dicté. Voyez Méliſſes, Adamantée.

ADRASTÉE ou Adrastie, fille de Jupiter & de la Néceſſité, étoit, ſelon Plutarque, la ſeule furie miniſtre de la vengeance des Dieux. Son nom[1] déſigne une divinité qui eſt toujours en action, que rien n’empêche d’agir & de punir les coupables : ou bien il peut ſignifier une divinité dont on ne peut éviter la vengeance. Les prêtres Égyptiens plaçoient Adraſtie au-deſſus de la Lune, d’où elle examinoit tout le monde, ſans qu’aucun coupable lui échappât. Adraſtie n’eſt, ſelon quelques-uns, qu’un ſurnom de Nemeſis ; un particulier nommé Adraſtée, ayant élevé un temple à cette Déeſſe, lui donna ſon nom comme s’il eût voulu dire, qu’elle étoit fille d’Adraſtée. Voyez Néméſis.

ÆACÉES. V. Eacées.

ÆAQUE. Voyez Eaque.

AEDO, fille de Pandare, fut mariée à Zéthus, frère d’Amphion, dont elle n’eut qu’un fils nommé Ityle. Jalouſe de la nombreuſe famille de Niobé ſa belle-ſœur, elle réſolut de tuer l’aîné de ſes neveux. Celui-ci étoit élevé avec Ityle & couchoit dans le même lit. Ædo avertit ſon fils de changer de place la nuit ſuivante, mais l’enfant ayant oublié cet ordre, fut tué au lieu de ſon couſin ; la mère ayant reconnu ſa mépriſe, ſe tua de déſeſpoir. Homere dit qu’elle fut enlevée par les Harpyes, & livrées aux furies. Voyez Ityles, Edone.

ÆGÉE. Voyez Égée.

ÆGERIA. Voyez Egerie.

ÆGIACUS, ſurnom de Jupiter.

ÆGIALE, une des trois Graces. Voyez Graces.

ÆGIALÉE. V. Egialée.

AEGIPANS, ſurnom de ces divinités champêtres que les Payens croyoient habiter dans les forêts, ou dans les montagnes, & qu’ils repréſentoient comme de petits hommes fort velus avec des cornes à la tête, des pieds de chévre, & une queue derrière le dos[2]. Les poëtes ont donné ce nom au Dieu Pan, parce qu’ils ſuppoſoient que ce

  1. Il eſt tiré du Grec ἀεὶ δρᾶν, toujours agiſſante, ou de l’ privatif, & de δράω ou διδράσκω, je ſuis.
  2. Ce mot vient de Pan, & du mot Grec ἂιξ, ἀιγός, chévre.