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Myrrha.

Comme l’eau, sœur du ciel, qui flottait indécise,
Me presse avec amour ! Je suis toute surprise.


Néère.

Chacune bien serrée avec deux bras tremblants,
Ô Myrrha ! nous voguons comme deux cygnes blancs,
Et sur nos fronts jumeaux aux poses familières
Se mêlent toutes deux nos guirlandes de lierres.


Myrrha.

Le flot rasséréné, qui court sans se lasser,
M’enivre, et je ne sais, me sentant caresser
Voluptueusement dans cette paix profonde,
Si c’est ta chair polie, ou le zéphyr, ou l’onde !


Néère.

Iollas va venir de ses doigts enjoués
Tresser en folâtrant nos cheveux dénoués.


Mai 1843.