à la guerre. Ce livre, qui aurait pu avoir au moins le mérite du choix et de la concision, est prolixe, diffus, et plein de choses étrangères au titre. L’auteur a eu 3,000 livres, de pension pour ce beau travail. Il voulait qu’on obligeât chaque régiment à prendre cent exemplaires de son livre ; il le vend six francs. Qu’on évalue l’argent immense qu’aurait recueilli cet homme de lettres calculateur. Le ministre ne s’est malheureusement pas prêté à ses projets de fortune.
8. — L’Annette et Lubin de M. de Marmontel court les théâtres particuliers. Cette pièce a été jouée avant-hier sur celui de la Folie-Titon, avec un concours de monde prodigieux.
Ce poète passe pour auteur, de la chanson sur l’abbé de Voisenon. Celui-ci paraît en rire ; mais il en garde un ressentiment profond, à ce qu’assurent ceux qui le connaissent. Il espère bien faire rire à son tour le public aux dépens du poète limousin.
9. — On vient de donner un Nouveau Supplément aux Œuvres du Philosophe de Sans-Souci. On sait que ce livre est du roi de Prusse, et un monument à jamais durable élevé à l’honneur des lettres. Il n’y a guère que des épîtres dans ce nouvel ouvrage, roulant toutes sur la guerre passée et la présente. Elles sont bien propres à détruire les imputations odieuses dont on a chargé cette majesté. Il paraît que c’est après avoir épuisé toutes les voies de négociation qu’elle s’est portée a agir hostilement. Quelques-unes sont écrites avec la simplicité dont César racontait ses victoires.
On parle dans la préface d’une rapsodie intitulée l’anti-Sans-Souci[1], qu’on avait fait paraître sous le nom. res-
- ↑ Anti-Sans-Souci, ou la Folie des nouveaux philosophes naturalistes,