ont travaillé de leur mieux pour faire tomber cette pièce à la première représentation. Effectivement plusieurs ont très-mal joué : quant à mademoiselle Clairon, quoiqu’elle fût opposée au succès d’un drame qu’elle n’avait pas goûté, elle a sacrifié son amour-propre à un plus grand amour-propre, et l’on a remarqué dans son jeu tout l’art dont elle est capable.
On tient cette anecdote de M. Colardeau, et c’est de lui qu’on a su aussi le peu d’aptitude de l’auteur à faire des corrections.
28. — Tout le public voit avec plaisir une ingénieuse gravure de M. de Carmontelle[1], amateur et artiste lui-même : c’est le portrait de M. l’abbé Chauvelin, ce redoutable écueil contre lequel sont venus se briser l’orgueil, l’astuce et la politique des Jésuites. Il est représenté avec les attributs de la magistrature, tenant en main le livre des Constitutions. On lit au bas ce simple et magnifique éloge : Non siby sed patriæ natus.
— Quelque plaisant a trouvé la parodie de l’ariette du Maréchal[2] digne d’être continuée : on y a ajouté les couplets suivans :
Si je suis pauvre général,
Je suis un brave maréchal,
Je sais exposer ma patrie
Et braver des miens le mépris.
Lorsque je marche aux ennemis,
Par ma manœuvre je leur crie :
Battu chaud, j’ai bon dos ;